Une équipe internationale de scientifiques vient de détecter une exoplanète en orbite autour de l’étoile DS Leo, située à seulement 40 années-lumière du Soleil dans la constellation du Lion. Cette découverte, rendue possible grâce à des instruments de pointe tels que SPIRou (Canada-France-Hawai’i Telescope) et SOPHIE (Observatoire de Haute-Provence), révèle l’existence d’une planète nommée DS Leo b, d’une masse dix fois supérieure à celle de la Terre et en orbite en seulement six jours.
Le système de DS Leo, composé d’une étoile jeune et active — une naine rouge d’environ 500 millions d’années — intrigue particulièrement les chercheurs : au-delà de DS Leo b, deux autres planètes pourraient également être présentes, rendant le système compact et potentiellement en résonance orbitale. Leur existence devra être confirmée par de futures observations.
Parmi les scientifiques impliqués dans cette étude, Antoine Petit, chercheur au Laboratoire Lagrange de l’Observatoire de la Côte d’Azur (Université Côte d'Azur, CNRS), a joué un rôle important dans l’analyse dynamique du système. Il a apporté des contraintes sur les caractéristiques orbitales des planètes candidates, en particulier sur leurs excentricités. Ces travaux suggèrent que, si le système s’avère effectivement multiple, les planètes évolueraient probablement sur des orbites quasi-circulaires, une configuration relativement stable et commune aux systèmes compacts.
« Apporter des contraintes dynamiques sur ces exoplanètes permet décrire plus précisément l'architecture du système qu'avec les observations seules. Si les planètes candidates sont confirmées, la configuration résonnante du système est particulièrement intéressante car elle nous renseigne directement sur l'histoire de la formation du système.», explique Antoine Petit.
La découverte de DS Leo b illustre les progrès récents dans la détection des exoplanètes autour d’étoiles actives, longtemps considérées comme difficiles à étudier. Grâce à l’observation dans l’infrarouge avec SPIRou, couplée aux mesures optiques de SOPHIE, les chercheurs surmontent les perturbations causées par l’activité magnétique de ces étoiles.Cette avancée démontre une fois de plus l’importance de l’approche interdisciplinaire, où l’observation, l’instrumentation de pointe et les analyses théoriques se complètent pour repousser les frontières de notre connaissance des mondes extrasolaires.
Grâce au projet exoALMA, les astronomes franchissent un cap dans l’observation des disques protoplanétaires, ces anneaux de gaz et de poussière où naissent les planètes. Coordonné par une équipe internationale incluant plusieurs chercheurs de l’Observatoire de la Côte d’Azur, ce « large programme » a permis de sonder avec une précision inédite quinze disques entourant de jeunes étoiles. En combinant des techniques d’imagerie de pointe développées pour l’observatoire ALMA au Chili, les scientifiques ont révélé des structures tridimensionnelles complexes et des indices directs sur la dynamique de formation planétaire.
Les résultats, publiés dans un numéro spécial de The Astrophysical Journal Letters, montrent notamment que de subtiles variations de pression au sein des disques organisent les grains de poussière en anneaux concentriques, favorisant la naissance des planètes. Les observations permettent aussi d’estimer la masse disponible pour leur formation, en analysant la rotation des disques. Autre avancée majeure : la possibilité de détecter indirectement des planètes en repérant les perturbations qu’elles provoquent dans leur environnement, tout comme les ondulations à la surface d’un étang qui trahissent le passage d’un poisson.
Porté par quarante chercheurs, dont une majorité en début de carrière, exoALMA a aussi produit des outils d’analyse innovants qui profiteront à la communauté scientifique bien au-delà du projet. Les chercheuses et chercheurs de l’Université Côte d’Azur, en particulier Myriam Benisty (co-PI), Jochen Stadler, Daniele Fasano et Andrew Winter ont joué un rôle central dans cette première série de publications, soutenue notamment par une subvention ERC. L’ensemble des données exoALMA est désormais disponible, annonçant déjà une nouvelle vague de découvertes.
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(English version below)
Cette rencontre témoigne de l'impact scientifique profond laissé par Gaia, mise hors tension le 27 mars 2025, après plus d'une décennie d'opérations sans failles. Son héritage scientifique continue de changer notre compréhension de l'Univers et nourrit la recherche scientifique de l’Observatoire de la Côte d’Azur dans tous les domaines.
Mission emblématique de l'ESA lancée en Décembre 2013, Gaia a révolutionné l'astrophysique en produisant une carte tridimensionnelle sans précédent de la Voie lactée. En cartographiant avec une précision extrême les positions, distances et mouvements de près de deux milliards d'objets célestes, elle a permis de découvrir des fusions galactiques anciennes, de nouveaux amas stellaires et des milliers d'exoplanètes et de trous noirs. Les données de Gaia ont non seulement révolutionné la vision de notre Galaxie, mais elles ont aussi ouvert de nouvelles possibilités à l’étude des objets du Systéme Solaire et de l’Univers lointain. . Tout cela, avec seulement 25% des données exploitées pour le moment. Les futurs catalogues, avec une quatrième livraison de données prévue en 2026 et la publication finale à l'horizon 2030, promettent un élan scientifique plus important encore.
L'arrêt de Gaia a nécessité une approche délicate en raison de la complexité de ses systèmes redondants, conçus pour résister aux conditions hostiles de l'espace. Son placement sur une orbite de retraite autour du Soleil réduit les risques d'interférence avec d'autres missions et témoigne de l'engagement de l'ESA en faveur d'une gestion responsable des débris spatiaux. L'équipe de contrôle a désactivé avec soin chaque sous-système avant de corrompre délibérément le logiciel de bord, garantissant que Gaia ne pourra pas se réactiver. Cet adieu technique, bien que poignant, souligne la durabilité de son legs scientifique : Gaia continue de guider les futures explorations et d'inspirer la communauté astrophysique mondiale.
Paolo Tanga est astrophysicien au Laboratoire Lagrange de l'Observatoire de la Côte d'azur (Université Côte d'azur, CNRS) , responsable du projet Gaia au sein de l'Observatoire de la Côte d'azur, responsable du traitement des observations du Systéme Solaire dans le Data Processing and Analysis Consortium (DPAC) de la mission et membre du DPAC executive.
This meeting reflects the profound scientific impact left by Gaia, which was decommissioned on March 27, 2025, after more than a decade of flawless operations. Its scientific heritage continues to change our understanding of the Universe and feeds the scientific research of the Observatoire de la Côte d'Azur in all fields.
ESA’s flagship mission launched in December 2013, Gaia has revolutionised astrophysics by producing an unprecedented three-dimensional map of the Milky Way. By mapping with extreme precision the positions, distances and movements of nearly two billion celestial objects, it has revealed ancient galactic fusions, new star clusters and thousands of exoplanets and black holes. Gaia’s data has not only revolutionized the way we see our Galaxy, but it has also opened up new possibilities for studying objects in the Solar System and the distant Universe. . All this, with only 25% of the data exploited at the moment. The future catalogues, with a fourth data delivery in 2026 and final publication by 2030, promise even greater scientific momentum.
The shutdown of Gaia required a delicate approach due to the complexity of its redundant systems, designed to withstand the hostile conditions of space. Its placement in a retreat orbit around the Sun reduces the risk of interference with other missions and demonstrates ESA’s commitment to responsible space debris management. The control team carefully disabled each subsystem before deliberately corrupting the on-board software, ensuring that Gaia will not be able to reactivate. This technical farewell, while poignant, underlines the sustainability of its scientific legacy: Gaia continues to guide future explorations and inspire the global astrophysical community.
La capitale azuréenne inscrit son nom dans le ciel : un astéroïde porte désormais le nom de "Nice". À l’origine, une proposition faite par Patrick Michel, astrophysicien et directeur de recherche à l’Observatoire de la Côte d’Azur*, de rebaptiser l’astéroïde double initialement désigné "2003 HB6" en "(326732) Nice". Une proposition validée par l’Union astronomique internationale (UAI), l’institution chargée de nommer et répertorier les objets célestes.
Ce choix ne doit rien au hasard. L’objectif est de valoriser la ville et les scientifiques travaillant et ayant travaillé à l’Observatoire de la Côte d’Azur, dont les contributions à la recherche astronomique sont reconnues à l’échelle mondiale.
Parmi les nombreux projets autour des astéroïdes impliquant les équipes de chercheurs de l’Observatoire de la Côte d’Azur : le traitement des observations du Système Solaire recueillies par la mission Gaia de l'Agence Spatiale Européenne - sous la responsabilité de Paolo Tanga, astrophysicien à l’Observatoire de la Côte d’Azur*. Quelques 350 000 astéroïdes ont été observés par le satellite Gaia avec une précision jusqu’alors inégalée. Parmi eux, « (326732) Nice » a été vu 31 fois. Ces observations nous permettront sans doute d'en savoir plus sur cet objet qui porte le nom de la ville azuréenne.
Par ailleurs, l’astrophysicien Patrick Michel est le Responsable scientifique de la mission Hera de l’Agence spatiale européenne. Cette mission a pour objectif d’analyser une lune d’astéroïde et les conséquences de l’impact de la sonde DART de la NASA sur ce petit corps, la sonde ayant percuté le second de ce système double en 2022, dans le cadre du premier test de déviation d’astéroïde.
Cette expertise fait de l’Observatoire de la Côte d’Azur un acteur-clef dans la cartographie du ciel et dans les stratégies de défense face aux menaces que peuvent représenter les astéroïdes qui croisent la trajectoire de la Terre, appelés géocroiseurs.
Découvert le 25 avril 2003 à l’Observatoire de Lowell (Anderson Mesa, Arizona) dans le cadre du relevé du ciel "LONEOS", l’astéroïde « (326732) Nice » est un système double, similaire à celui qui sera exploré par la mission Hera, composé de deux corps célestes, dont le plus grand mesure environ un kilomètre de diamètre.
Contrairement à « 2024 YR4 » - un astéroïde récemment médiatisé en raison d’un risque d’impact avec la Terre initialement non nul puis annulé grâce aux nouvelles observations effectuées - « (326732) Nice » ne représente aucune menace.
Ainsi, bien que cet objet céleste s’approche régulièrement de la Terre, sa trajectoire ne croise jamais la trajectoire de notre planète. Désormais, la ville de Nice ne se contente plus d’observer le ciel : elle inscrit son nom dans l’immensité du cosmos.
*Patrick Michel et Paolo Tanga sont astrophysiciens au Laboratoire Lagrange de l’Observatoire de la Côte d’Azur, Université Côte d’Azur, CNRS.
En savoir plus :
Chercheurs à l'Observatoire de la Côte d'azur, Paolo Tanga astronome et Patrick Michel, directeur de recherches CNRS impliqué dans diverses missions spatiales échangent autour des astéroïdes :
https://www.youtube.com/watch?v=9IvzXp4v8X0
L'année astronomique 2025 commence en fanfare avec un alignement de six planètes du Système solaire les nuits du 20 au 25 janvier. Certaines rumeurs affirment que c’est l’arrivée imminente d’une catastrophe, mais pas d’inquiétude ! Il s’agit en fait d’un phénomène astronomique rare mais inoffensif. Mieux encore, cela sera l’occasion de voir plusieurs planètes du Système solaire au cours d’une même soirée.
Le programme jeunes chercheurs Henri Poincaré financé par l’Observatoire de la Côte d’Azur et l’Idex Université Côte d’Azur JEDI propose un contrat d’une durée de deux ans qui s’adresse à des jeunes chercheur(se)s ayant effectué leur doctorat (ou PhD) et post-doctorat ailleurs qu’à l’Observatoire de la Côte d’Azur et souhaitant développer leur programme de recherche autour de la thématique des sciences de la Terre et de l’Univers de manière autonome. L’excellence scientifique du (de la) candidat(e), la pertinence du programme de recherche proposé ainsi que son adéquation avec le périmètre scientifique de l’établissement sont des éléments clés dans la sélection des candidat(e)s.
Une étude novatrice menée par Philippine Griveaud, doctorante à l’Observatoire de la Côte d’Azur (OCA) et ancienne étudiante du Master MAUCA de l'Université de la Côte d’Azur, offre de nouvelles perspectives sur les origines de notre Système Solaire. Publiée en août 2024, cette étude explore la formation et l'évolution des planètes géantes—Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune. Pour la première fois, l'équipe présente des simulations numériques retraçant l'intégralité de la dynamique de ces planètes, depuis leur formation dans un disque protoplanétaire jusqu'à leur configuration actuelle, via des phases de migration et d’instabilité.