Géoazur déploie 10 MERMAID au large des Galapagos : une première !

Détails: Mis à jour : 30 mars 2017

140618 arton1457 fa5e8 Yann Hello et Sébastien Bonnieux de l’équipe de Guust Nolet de Géoazur reviennent d’une campagne d’un mois et demi en mer au large des côtes équatoriennes.

Cette campagne s’est effectuée dans le cadre du contrat européen ERC Globalseis. Ils ont déployé, en partenariat avec l’ INOCAR, dix MERMAID autour des Galápagos pour étudier le point chaud dont ils soupçonnent la présence sous ces îles.

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Ces flotteurs ont été mis à l’eau à partir de deux navires, le LAE Sirius de l’Inocar et LAE Espanola des gardes côtes équatoriens. Ils devraient rester opérationnels pendant 18 à 24 mois. Trois OBS (Ocean Bottom Seismometer) ont également été placés à l’est de l’ile Isabella et 3 stations terrestres ont été installées sur les iles de Baltra, San Cristobal et Floerana pour une durée de 6 mois. Ces stations serviront de référence pour "calibrer" les signaux transmis par les Mermaids tous les dix jours pendant une durée de trois ans.

Les tremblements de terre sont d’habitude - et légitimement - considérés comme des désastres, mais ils sont aussi un mal nécessaire qui montrent que la planète n’est pas morte et qu’ils permettent à la vie et au changement de ses formes géographiques de se développer. Ils peuvent être aussi des indicateurs de ce qu’il se passe à l’intérieur de la Terre. Nous ne savons pas très bien comment se comporte la Terre en profondeur, sous la croûte. Nous savons que le manteau a maintenu une température presque constante pendant 3 ou 4 milliards d’années (une des conditions nécessaires pour permettre à la vie de se développer).

Les MERMAID ont été développé pour imager l’intérieur de la Terre et répondre à de grandes questions scientifiques afin de mieux déterminer la quantité de chaleur qu’il reste à l’interieur de la Terre ou encore mieux comprendre le processus global de la déperdition de chaleur ou le rôle des panaches mantelliques comme ceux qui ont été découverts sous Hawaii, l’Islande ou Tahit.

Pour essayer de répondre à ces questions, Guust Nolet, professeur de Géophysique à l’Université de Nice et Yann Hello, ingénieur de recherche à l’IRD ont développé avec leur équipe (laboratoire Géoazur ) le projet MERMAID basé sur la détection et l’acquisition de télé-séismes à partir de flotteurs dérivants.

Mermaid utilise le même type de flotteurs que ceux déployés par les océanographes dans le programme Argo, mais avec une électronique et un logiciel qui permettent d’analyser les signaux acoustiques, de déterminer si un tremblement de terre a été détecté et de prendre la décision de remonter à la surface pour transmettre ces données par satellite. Par rapport aux flotteurs Argo qui fonctionnent de manière passive, les Mermaids sont de vrais robots gérés par des logiciels et qui décident par eux-mêmes ce qu’ils doivent faire.

Yann Hello et son équipe ont découvert que l’algorithme développé pour reconnaître les signaux des tremblements de terre, peut aussi être utilisé pour identifier des baleines, des événements météo comme la pluie, le vent, ou encore la glace en formation. Pour réaliser à l’échelle mondiale le déploiement d’une centaine de flotteurs nécessaires pour imager la structure profonde de la terre, ils ont, à partir du programme Mariscope, ouvert leur technologie à des applications pluridisciplinaires.

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Les flotteurs Mermaids consommant une grande quantité d’énergie, les membres du programme ont décidé de développer leur propre flotteur Multi-Mermaid avec une plus grande capacité afin de permettre d’autres applications scientifiques (ou non scientifiques, comme l’impact d’un avion en mer et l’écoute de ses boîtes noires ou des tests Nucléaires, etc.) à partir d’une sphère de verre comme celles utilisées pour les OBS. Ce développement est en cours de validation et intéresse déjà de nombreux laboratoires comme l’Inocar.

Le déploiement des flotteurs a été fait en étoite collaboration avec les scientifiques de l’INOCAR, l’Institut océanographique d’ Equateur.